Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/321

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ensemble, tandis que le Tshinépik’ va essayer de déplanter un Iroquois ?

— J’essayerai bien tout ce qu’il est donné à l’homme de faire avec deux bons bras, repartit le Canotier ; mais je crois que ce serait à peu près inutile, car tu ne pourras que tirer au hasard par la nuit qu’il fait ; et puis un coup de fusil nous trahirait en révélant au juste notre position.

— Une flèche ne laisse pas d’éclair derrière elle, répliqua froidement l’Indien — et le Tshinépik’ attendra le moment où l’Iroquois va tirer, et visera sur la lueur de l’amorce.

— Bien pensé ! — fit le Canotier avec enthousiasme, en se mettant à ramer avec une vigueur si prodigieuse qu’il semblait que jusque là il n’eût fait que tremper son aviron dans l’eau ; — j’ai toujours soutenu, avec raison, qu’il y a souvent plus de cervelle dans la tête d’un