Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/332

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Le Sauvage n’avait pas même pris la peine d’en dire un mot à son ami.

— Mon frère s’est bien battu hier, dit le Canotier ; — cinq cadavres iroquois s’en vont maintenant à la dérive, et vont servir de pâture aux poissons. Mais mon frère a été blessé.

— Ce n’est rien ; — l’Iroquois est une femme ; — il ne fait que de petites égratignures.

— Mon frère a perdu beaucoup de sang : il a besoin de se reposer. Moi, je vais aller dans le bois tuer quelques gibiers pour notre déjeuner.



À son retour, le Canotier fut saisi d’horreur en apercevant sur le rivage qu’il venait de quitter une mare de sang et trois cadavres étendus sans vie.