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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/363

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dans l’agonie du désespoir, et ne pouvoir le soulager ! Oh ! pour l’âme d’une mère, quel glaive ! quel martyre !



Lorsque les Iroquois étaient fatigués, ils nous déliaient les mains, et, sans égard pour la fragilité de ma mère, ni pour la faiblesse de mon âge (j’avais à peine dix ans à cette époque,) ils nous forçaient de ramer à leur place.

À peine pouvions-nous tenir les avirons, tant nos doigts étaient engourdis par les cordes.

Alors ils nous accablaient de coups, jusqu’à ce qu’enfin, surexcités par l’excès de la douleur, nous redoublions de pénibles efforts, rendus encore plus accablants par le manque d’habitude.

Quelques restes de gibiers, ou quelques lambeaux infects de chair d’orignal