Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/374

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Je suis prête à endurer toutes leurs tortures ; mais, mon cher Harold ! ah ! pitié, mon Dieu !… Pitié pour ce tendre agneau !… Pitié pour mon pauvre enfant !…

Et, toute sanglotante, elle me pressait avec cette étreinte désespérée de l’amour maternel transfiguré par les navrantes extases du sacrifice et de l’immolation suprême.

Elle ne songeait pas même à implorer la pitié de ces monstres sans entrailles.

Le tigre attendri épargne-t-il jamais l’innocente brebis ?

Son âme fermée à tout espoir ne se tournait plus que vers Dieu d’où seul le secours pouvait venir.

Ah ! ma mère ! Le ciel entendit votre prière, et votre sacrifice fut accepté ; mais à quel prix, grand Dieu !…