Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/398

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dans un pan du ciel, distillaient une pluie froide.

Qu’elles étaient tristes ces nombreuses gouttes de pluie qui tombaient, avec un petit bruit monotone, sur chaque feuille rougie, et tremblaient à leur pointe en larmes de sang qui dégouttaient jusqu’à terre !

Et cependant il y avait encore plus de tristesse et de larmes dans mon cœur !

Hélas ! pourquoi me suis-je éveillé de cette longue insensibilité ?

Je dormirais en paix mon sommeil, au fond de la tombe, à côté de celle que je ne reverrai plus !

Depuis ce jour néfaste, le soleil intérieur s’est voilé pour jamais.

Le ressac des années, en se brisant sur mon cœur, m’apporte toujours les débris d’un cercueil ; pour moi, la terre est devenue la vallée de l’absinthe où je