Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/73

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« Après un moment de silence, il me dit :

« Mon fils, quand je ne serai plus, tu prendras la petite croix d’or que je porte à mon cou, et que j’ai reçue de ta mère le jour de ta naissance… »

« Il y eut quelques moments de silence.

« Un nuage d’inexprimable douleur passa sur son front, et prenant mes deux mains dans les siennes, il ajouta :

« Ta pauvre mère !… oh ! si tu la revois, dis-lui que je meure en pensant à elle et à mon Dieu. »

« Puis faisant un effort suprême, comme pour éloigner une pensée trop douloureuse devant laquelle il craignait de voir faiblir son courage, il continua :

« Cette petite croix d’or, porte-la toujours en souvenir de ton père ; elle t’apprendra à être toujours fidèle à ta patrie et à ton Dieu…

… « Approche-toi, mon fils, que je