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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/73

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DE LESBOS

lourd aux rameaux inclinés vers la terre.

« Mais, semblable à une tempête accourant de Thrace, gonflée d’éclairs et de tonnerre, et qui se précipite sur les vergers à travers les vallées paisibles, Éros agite mon cœur et soulève ma poitrine.

« Depuis que j’ai vu la beauté de Sappho je suis comme frappé de stupeur. Un feu léger court dans mes veines ; mes yeux se sont troublés ; et il me semble que, sans cesse, une abeille bourdonne à mon oreille.

« La sueur humecte ma peau ; et un tremblement agite mon corps. Seraient-ce donc là les effets terribles de l’amour ? Réponds de grâce, réponds-moi, Sappho ?

— Quel est l’audacieux qui vient