Aller au contenu

Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
LES AMANTS

troubler ma nuit ? » demanda la poétesse.

Et le son de sa voix, d’une douceur parfaite, frappa si agréablement l’oreille d’Alcée, que, lorsque le silence retomba, parmi les ombres de la nuit, le jeune homme crut entendre encore les paroles harmonieuses.

Il rompit enfin le charme dans lequel il se complaisait.

« Divine Muse, s’écria-t-il, daigne pardonner à un serviteur d’Apollon d’oser lever vers toi son regard suppliant.

« Accorde-moi, Sappho, quelques instants d’entretien.

— Retire-toi. Je n’ai que faire de tes hommages.

— Eh bien ! je chanterai sous ta terrasse jusqu’à ce que luise le jour.