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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/97

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DE LESBOS

pas un crime », s’écrie, derrière Pittacos, une voix claire, agréable, mais vibrante comme un clairon.

C’est Sappho, qui a bondi sur l’autel d’Arès, dont elle embrasse la statue, en clamant sa colère :

« Pittacos, tu es un brave ; les lauriers de la victoire couronnèrent ton front. Mais tu nous ferais presque regretter aujourd’hui de te les avoir décernés ; car si tu possèdes, il est vrai, la valeur militaire, tu montres bien peu, ce soir, de courage civique.

« Non ! je me trompe, glorieux soldat, tu es aussi vaillant sur l’agora que sur le champ de bataille. C’est ta conscience seule qui te dicte les paroles d’hésitation dont l’écho nous parvenait tout à l’heure. Tu te demandes si tu peux tuer Myrsilès.