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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/98

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LES AMANTS

Eh bien ! moi, Sappho, la fille des Muses, par cette couronne de myrtes qui parait ma chevelure noire et que je mets sur tes cheveux blancs, par cette guirlande de roses qui entourait mon cou et que je place autour du tien, par mes seins qui palpitent sous le souffle de la haine, par ce corps où l’immortel Arès jette des frissons voluptueux, au nom de ce dieu qui m’inspire, Pittacos, Alcée et vous tous qui m’écoutez, je vous ordonne de tuer l’infâme. »

Ces paroles avaient retenti comme des chocs d’épées dans la vaste enceinte ; et, sur les murs, les glaives semblaient s’entre-choquer, tandis que les armures d’airain lançaient des feux étincelants.

Sur l’autel, Sappho se dressait,