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Page:Castel - La Forêt de Fontainebleau, Deterville, 1805.pdf/27

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LA FORÊT

De jardins en jardins murmure et se promène
Jusqu’au pompeux rivage où serpente la Seine.
Ce fleuve qui s’égare en amoureux détours
Semble pour ces beaux lieux multiplier son cours ;
Le nocher les admire, et de leur vaste ombrage
Dans les flots transparens fend la mobile image.
De Samois, d’Hérici, je vois les monts vineux,
Et les débris du pont qui les joignoit tous deux.
Tandis que du pêcheur la truble suspendue[1]
Vogue autour des piliers et sous l’arche rompue,
Aux coudriers voisins j’emprunte un long rameau,
Je prépare ma ligne, et vais tenter sous l’eau
Le barbillon bleuâtre, ou la brême enfumée,
La lote au foie exquis, la carpe renommée,
La perche aux mailles d’or, à l’aviron vermeil[2],
Et l’anguille qui fuit les rayons du soleil.
Heureux jour où s’unit l’utile et l’agréable !
Ce soir, près du foyer, je verrai sur la table

  1. Filet attaché carrément au bout d’une perche.
  2. Nec te delicias mensarum, perca, silebo,
    Amnigenos inter pisces dignande marinis,