frère de Maugis dans le roman en vers consacré aux Enfances de l’enchanteur. La copie que nous possédons n’est donc point d’une exactitude parfaite, parce que l’on ne cessait de toucher au texte et d’y faire une part aux changements qui s’opéraient dans la légende.
Tel désaccord dans la suite du récit paraîtra sans doute d’une importance particulière. À l’endroit où nous avons constaté une lacune au manuscrit La Vallière, Renaud rappelle à Olivier le service qu’il lui a rendu, quand à Balençon, il a été désarçonné par Maugis ; et Olivier, quelques vers plus loin, maintient qu’il est l’obligé de Renaud. Ceci est déjà dans l’édition de Michelant (page 317, vers 11-13). Or, je n’ai trouvé dans les manuscrits que j’ai lus, aucune autre trace de ce service rendu par Renaud à Olivier. D’après les termes du texte, l’incident devrait se rencontrer dans l’épisode, commun à plusieurs manuscrits, où les « damoisiaux de France » sont surpris par Renaud et Maugis pendant que Roland est allé à la chasse. On peut supposer que, dans une version plus ancienne, Olivier ne l’y avait pas accompagné et qu’il était resté, en chevalier prudent, au camp avec Turpin. L’on remarque, en effet, que Renaud se montre fort irrité contre Olivier envers qui il a une raison personnelle de ressentiment, et que Maugis, dont le rôle dans le combat est comme annoncé à l’avance, n’y fait rien de notable. Il est probable qu’un remanieur a supprimé un incident où Olivier avait le dessous dans une rencontre avec le « lerre faé » et paraissait dans une posture indigne de sa renommée. Mais à cet endroit, la colère de Renaud demeure sans conséquence et l’action de Maugis est réduite à peu de chose. Cela s’explique fort naturellement si l’on admet l’hypothèse d’un remaniement du texte.
illustres de sa parenté, pense à Hunaut, ce Hunald ou Chunold, fils d’Eudes d’Aquitaine, à qui Charles Martel laissa, après une tentative d’invasion, l’héritage de son père, sans que la confiance pût jamais s’établir entre eux. En 738, Hunald retint prisonnier, comme suspect d’espionnage, Lanfred, abbé de Saint-Germain, à Paris, que Charles avait député auprès du duc d’Aquitaine. Lanfred fut rendu à la liberté en 742, après la mort de Charles. Les trouvères ont fait à Hunald la réputation d’un traître. V. pour ces faits Breysig, p. 76-77. Il a été parlé plus haut de Hunald à propos de Gripon. J’oubliais de mentionner que Hunaus ou Hunalt est un de ceux qui pèsent le plus sur le roi Ys pour qu’il trahisse les Fils Aymon.