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les quatre fils aymon

Ly et Huon son pere, mon cousin l’alosé.
Là iray armes prendre contre la gent maufé
Sans moy faire connoistre à homme qui soit né.
Enchois serai en Acre au roy............
20.J’iray au saint sepulcre et si le conquerré
A Roba[st]re conbatre qui tient la royauté
Et a son fil ossy Durendal l’amiré ;
Ou il mouront par my ou il seront sacré.
Puis yrai Angorie conquerre, c’est mon gré,
25.Et les clous et le fer dont ton cors fu frappé
Et la sainte couronne et le suaire orlé
Dont tu fus ou sepulcre jadis enveloppé.
Et pour le fait tenir en plus grant fermeté,
Ma femme en demoura, et ma bonne cité
30.En laisseray en plesge a Karle le membré,
Et mes enfans iront en leur pocessité
En Gascogne ou seront par raison doctriné
Tant que venrront en point qu’il soient adoubé,
Mes freres avueuc eulx, tele est ma volenté.

Le soir, quand il est couché, un ange lui apparaît[1] et lui dit qu’il accomplira son vœu,

Mais mont aras de mal ains c’ou retornement.
Or mande tost a Karle celui proposement
Et apreste ton oirre sans nul atargement.

Renaud répond en quelques vers, mais

Bien l’entendi Clarice qui mie ne dormy.
Regnaut, dist elle, frere, a qui parlez vous cy ?

Fo 66, verso. Renaud révèle son projet à sa femme qui essaie en vain de l’en détourner, et il écrit à Charles une lettre que le messager pourra remettre à Roland ou Olivier ou Ogier ou Thierry ou Naymes. Le messager arrive à la tente de Roland où ils étaient réunis. Il s’agenouille et leur remet la lettre. — Fo 67 recto. Olivier se charge de la lettre au nom des Douze Pairs et va en expliquer le contenu à Charles. — Fo 67 verso. Celui-ci commence par s’emporter, mais Olivier justifie Renaud :

  1. Cf. Morgante, xxii ; Orlando, lix.