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les quatre fils aymon

Mais il reste extrêmement faible. Maugis va au palais où il trouve le roi Richier.

F° 79. — Richier reconnaît son cousin. Quand il sait Renaud à l’hôpital, il s’y rend avec sa femme, son fils et son barnage.

F° 80 recto A. — Maugis va cueillir des herbes dans la campagne afin d’achever la guérison de Renaud. Cependant l’abbé et les moines ont appris que l’ermite et son cheval terrible ont été accueillis à la cour du roi. Ils viennent à Acre, se présentent au palais.

Illeuc estoit Richier, le bon roy de renon,
Delez le duc Regnault, le filz au viel Aymon,
Qui gisoit en ung lit, couvert d’un singlaton.

L’abbé s’agenouille et salue longuement le roi qui lui demande quel besoin l’amène.

B. L’abbé raconte qu’il a donné l’hospitalité à un glouton :

A guise d’un hermite avoit mis sa fachon,
S’avoit une esclavine et escherpe et bourdon
Et si estoit montés a sa devision
Sur un noble destrier, onques ne vi si bon.

L’ermite fut couché dans un bel et bon lit, mais il avoit si mal attaché son cheval que lorsque les moines allèrent le voir, il en tua trois. L’abbé demande vengeance. — Quand Renaud entend ce discours,

Il a dit à l’abbé : Bien ouy vous a on ;
Mais oncquez le destrier que nous bien connoisson
Ne fist nul mal a homme de bonne oppinion,
Mais il het par coustume traïteur et larron,
5.Et se le roy creoit le moye advision,
Il vous feroit voir dire ains vo departison.
Par ma foi, dist le roi, c’est bien m’entencion.
Lors fist l’abbé saisir pour mener en prison
Et ses moines ossi trestous saisis a on.
10.Et quant le cenelier a veü la fasson,
Haultement s’escria : Roys, mercy vous prion.
F° 80 vo AJe diray verité mais que j’aye pardon.
Bon roy, mercy vous prie, cha dist le cenelier.
Verité vous diray, veulliez moi respiter.