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les quatre fils aymon

nes of Aimon. Dans la préface, l’éditeur dit que son protecteur, le comte d’Oxford, lui avait communiqué le livre Les quatre fylz Aymon[1], sans doute une de ces rédactions en prose que nous avons rencontrées au British Museum.

Une imitation scandinave avait été étudiée par M. Fridrik Wulff dans ses Recherches sur les Sagas de Màgus et de Geirard (Mémoires de l’Université de Lund, t. X, 1873). Le texte ancien a été édité plus tard par Cederschiöld (t. XIII). C’est une imitation très libre qui a été examinée par G. Paris (Romania IV, 1875, p. 273-291) et par Suchier (Germania, XX, 1875, p. 273 291). M. Leo Jordan (l.l., p. 6-7) a relevé une erreur où G. Paris et Fr. Wulff seraient tombés, erreur reproduite plus tard par Zwick. G. Paris avait dit : « La Saga n’a connaissance que de la partie de la Légende qui correspond à la première portion du poème français ; toute l’histoire des Fils d’Aimon en Gascogne, de leurs relations avec Yon, lui est absolument étrangère, ce qui ajoute un argument de plus à ceux qui montrent que ce long épisode n’est qu’une superfétation postérieure ». M. Leo Jordan objecte : 1° que Maugis n’apparaît que dans la partie méridionale des Fils Aymon, 2° qu’il délivre les Fils Aymon et que sous un déguisement, il reçoit sa nourriture des propres mains du roi, traits empruntés à cette partie.

Tout cela me paraît assez contestable, alors même que l’auteur de la Saga aurait connu une version comprenant tous les développements contenus dans les versions que nous possédons. En effet, dans la version B C, Maugis délivre ses cousins avant leur départ pour les Ardennes, et l’on peut très bien supposer que la scène amusante où il se joue de Charlemagne a pu être d’abord placée plus tôt dans le récit. Mais G. Paris a-t-il réellement pensé à considérer toute la portion méridionale comme une addition à la légende primitive ? Il est démontré, depuis le travail de M. Longnon, que l’épisode du roi Ys est emprunté à l’histoire de Charles Martel ; dans le chapitre précédent j’ai été amené de mon côté à juger que la légende primitive était composée d’éléments mérovingiens dont toute une partie dérivait de l’histoire de Gondovald, dont

  1. Pfaff, op.l., p. XXV.