La duchesse, mère des Fils Aymon, est dite Marguerie, tandis que dans la suite des Fils Aymon donnée dans ces deux manuscrits elle reprend son nom traditionnel, Aye.
D’ailleurs dans le texte La Vallière lui-même la sœur du roi de Gascogne est dite d’abord Aélis, puis Clarice.
Je noterai en passant que dans le Beuves d’Aigremont, texte de Peter-House, la duchesse de Dordonne est présentée comme sœur de Charlemagne. L’empereur admirait fort Renaud pour ses succès au Jeu de la Quintaine :
Moult enama Renaut, fil sa seror germaine.
Ce vers manque dans l’Arsenal, mais les oublis et les lacunes y sont de règle. Dans les rédactions néerlandaises et allemandes, Aye est aussi sœur de Charlemagne. Cette remarque vient à l’appui de l’opinion exprimée plus haut que ces compositions s’inspirent de textes français.
L’édition populaire française est conforme pour le Beuves d’Aigremont à la version Montpellier-Metz[1].
L’analyse sommaire de Mone ne permet pas de déterminer si le texte de Metz s’écarte de la version La Vallière des Fils Aymon plus ou moins que le manuscrit de Montpellier : à en juger par le nombre des vers, il présente un développement d’une étendue égale, sans les lacunes et suppressions qui déparent le texte de Montpellier ; et comme il s’arrête avant la fin du siège de Montauban, on ne peut savoir s’il donnait pour le pélerinage de Renaud le récit particulier à M, et malheureusement incomplet dans ce manuscrit.
Comme je l’ai fait ailleurs pour les manuscrits de Montpellier
- ↑ On retrouve dans les manuscrits l’explication de formes qui surprennent dans l’édition populaire. Ainsi lors de l’adoubement de Renaud, l’on a dans l’édition d’Épinal : Le roi appela son sénéchal et lui dit : Apportez-moi les armes qui furent au roi de Chypre que j’ai tué à la bataille de Pampelune. Je les donnerai à Regnault comme au plus vaillant de tous. Dans d’autres éditions ce roi païen est dit roi de Cèdre. Dans la partie du Beuves commune à A, P, M, Metz, l’on a l’explication :
L’empereres apelle son chambellan privé :
Ales, dit-il, bien tot, gardez n’i arestés ;
Aportes-moi les armes qui furent Codoez,
Que j’ocis en bataille a mon branc acéré
Par devant Pampelune la nobile cité.
(Texte de l’Arsenal.)