Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/44

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demander à Renaud de lui rendre Richard de Normandie, mais continue à réclamer Maugis. Renaud répond qu’il est résolu à pendre Richard de Normandie. Charlemagne s’obstine à continuer la guerre, malgré le mécontentement de ses barons.

Renaud et ses frères décident de pendre Richard de Normandie. On dresse les fourches, Roland et Ogier les voient et s’effraient. Renaud envoie dix sergents prendre Richard de Normandie qui jouait aux échecs avec Yonnet. Richard leur lance à la tête les pièces du jeu, en tue trois et les fait jeter par la fenêtre. Renaud fait armer quinze chevaliers ; on lie Richard, et au pied des fourches Renaud lui offre la vie, s’il consent à « forjurer » le roi. Richard s’y refuse, mais demande que l’on avertisse Charlemagne de sa part et que l’on prie Roland et ses amis d’agir auprès de lui en sa faveur. Le messager s’acquitte de sa mission. Roland et les Pairs supplient le roi de faire la paix et de sauver Richard. Charles est convaincu que Renaud n’osera point le faire pendre et résiste. Le messager repart. Ogier se désespère. Roland va au roi et lui dit qu’il part sans congé. Il engage Ogier à le suivre. Les douze Pairs et leurs hommes se préparent à quitter le camp. On abat les tentes. Renaud s’en aperçoit et s’excuse à Richard que l’on délivre de ses liens. Cependant Charles a fait appeler Roland : il consent à s’accorder avec Renaud. Les Pairs de France reviennent ; l’empereur fixe ses conditions : Renaud ira au Saint-Sépulcre nus pieds et en langes, et on livrera Bayard à l’empereur qui en fera justice. Naimes porte le message : « La pais est otriée, chaüs est li revel. » Renaud remet Bayard à Naimes et jette son enseigne dans le fossé.

Renaud prend un costume misérable, embrasse sa femme et ses fils, confie la duchesse à ses frères, leur recommande de bien servir l’empereur et part pour son pèlerinage. Ses frères et Richard de Normandie vont au camp où Charles les reçoit avec bonté et promet d’adouber chevaliers Aymonnet et Yonnet. Les Fils Aymon sont allés à Montauban. Charles est à Liège, il fait amener Bayard sur le pont de la Meuse. On lie une meule au cou du bon destrier qui est précipité dans le courant. Les barons blâment le roi. Mais Bayard revient sur l’eau, brise de ses pieds la lourde pierre et hennissant monte sur la rive