Damel Deu [nos] confonge et doinst maleiçon[1]
[Se nos piés i portons, biau sire, en cest beson. »][2]
Huimes pores oïr gloriose chançon :[3]
Comment furent traï li .iiii. fil Aimon
El destroit de la roce où les envoia l’on ;
Puis en ot li rois Yus molt male livreson ;
Et si comme Rollans et Renaus josteront.
Cele joste fu faite es prés do Balençon,
Là où Renaus rescort le rice roi Yon
Que Rollans avoit pris par sa grant mesprison,
Iluec fu pris Richars, li fix au [viel] Aymon,[4]
Et Charles le volt pendre as puis de Monfaucon.
Renaus l’ala rescore à force et à bandon ;
Adonc pristrent Maugis le nobile baron.[5]
Ne fust Charles si liés por l’or de pré Noiron
De ce k’il ot Maugis devers lui en prison.
En fist Charles vellier maint chevalier baron,
Adoubé de lor armes, cascun sor son gascon,
Tot pour garder Maugis, le nobile laron.
Endroit la mie nuit, n’en dirai se voir non,
Enbla Maugis le roi an .ii. ses esporons
Et la [rice] corone ki fu d’or arabon ;[6]
- ↑ 5182 L le.
- ↑ 5183 L Ses piés i portera, sire, que nous soion. — J’ai maintenu pour ces deux vers la correction faite par Michelant d’après B C ; elle n’est pas indispensable : le sens de L est : Que Dieu confonde quiconque de nous y portera les piés.
Le texte de B est :
Partout nous semonnez d’aler en vo besoig,
Dame Dix me confonde se nos piez y portons. - ↑ 5184-5214 Ces trente vers, interpolation évidente, coupent maladroitement la délibération de Charlemagne et de ses barons. Ils forment une introduction de médiocre valeur qui était destinée à être placée non point ici, mais avant le départ des Fils Aymon pour Vaucouleurs. M. Zwick en a déjà fait la remarque. Je les laisse où le manuscrit les donne, parce qu’ils y figurent à un endroit où le travail du scribe offre des caractères particuliers. Je ne les ai rencontrés que dans L.
- ↑ 5192 L vil.
- ↑ 5195, 5197, 5200 L Maugi.
- ↑ 5203 L cice.