Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/47

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lignage et de défendre leur honneur s’il était menacé. Yon et Aymon sont bien accueillis par le roi et par ses barons. Mais Rohart et Constant, fils de Fouques de Morillon, que Renaud avait tué à Vaucouleurs, les insultent et les défient en soutenant que leur père a été victime d’une trahison. Les fils de Renaud sont adoubés chevaliers, et après un long combat dans une île de la Seine, sont vainqueurs. Leur père et ses frères étaient venus les assister de leur présence et surveiller les manœuvres des traîtres.

Robert et Constant une fois pendus et les fils de Renaud guéris de leurs blessures, « quant il furent si sain comme poisson de mer », Charlemagne leur donne femme et grandes terres à gouverner. Mais Renaud veut quitter le monde. Ses frères et ses fils l’accompagnent jusqu’à Chartres. Là, il donne Trémoigne à Aymon et Montauban à Yon. Pour lui, il va consacrer à Dieu les dernières années de sa vie. Aymon part pour Trémoigne, Renaud et les autres vont à Montauban ; mais la nuit venue, il se déguise pauvrement et s’en va après avoir donné un anneau d’or, en souvenir, au portier du château : ses frères et ses fils ne le verront plus en ce monde, il va sauver son âme : « Par moi sont mort mil home, dont ge sui moult dolent ».

Il s’en va. Le matin, le portier explique l’absence du comte.

X
Légende pieuse : La pénitence et la mort de Renaud

Renaud va par les bois, par les chemins et arrive à Cologne. Il adore les Trois Rois à la cathédrale et offre au maître-maçon ses services comme simple manœuvre. Il étonne les ouvriers par sa force extraordinaire, mais à l’heure de la paie Renaud n’accepte qu’un denier, assez pour son pain. Ses compagnons le jalousent et prétendent qu’il leur fait tort. Ils le tuent par derrière, à coups de marteaux, pendant qu’il prend son repas, puis vont jeter le corps dans le Rhin. Le maître s’étonne de ne pas revoir « l’ouvrier de saint Pierre » ; les meurtriers répondent en plaisantant. Mais, par la volonté de Dieu, les poissons