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les quatre fils aymon

Là sunt li chandelarbre qui ardent nuit et jor ;[1]
Ne por vent ne por pluie jamais n’en estaindront,
9620Ne ainc s’apetiserent vaillissant .i. bouton.
Là servent en l’orfroie Tervagan et Mahon.
Conquis furent à Rome, cele bone maison ;
Sarrasin s’esmerveillent por coi les i laisom.
Sire molt ai veü, dist Maugis li larron,
9625Et conois molt, biau sire, princes et aumacors ;
Ainc mais .i. si biau prince ne vi en tot le mont,
Ne issi grant richesse com il apent à vos,
Por le riche samblant que [voi] el paveillon.[2]
De cest pelerinage [que conté vos avon][3]
9630L’une moitié par mi, sire, vos en donon. »
« Sire, dient François, receves ent le don. »
M 254« Si ferai je, dist Charles, il me samble preudom. »
Maugis l’en a saisi molt tost par le bordon.
« Sire, dient François, or li croisies son don. »
9635« Sire, ce dist Maugis, [plus ne quier guerredon.][4]
Certes plus sui malades que dire ne puisom,
Ne m’ara mais mestier ne herbe ne poison.
Je ne garrai jamais, se tot ensamble non,
Se vos ne faites çou que nos vos conterom.
9640Nel tenes mie à fable, que ja n’en mentirom
Anuit songai .i. songe, vi une avision,[5]
Que se vos me taillies devant moi mon paon,
Mon simle buleté et saingnies ma poison,
Et le premier morsel que nos en mangeron,
9645Me metes en la bouche, par bone entancion,
Bien sai certainement que nos respasseron ;[6]

  1. 9618 B candelabre.
  2. 9628 L J’ai. B C M voi.
  3. 9629 Sic B C L répète que j’ai el paveillon. M que nommé vos avon. Après ce vers B C ajoutent : De totes les merites que nos en attendons, M Et de tous les biens faits que nous i attendons, ce qui paraît nécessaire au sens.
  4. 9635 Sic M. B C ne quier nul guerredon. Dans L les traces du second hémistiche du vers précédent qui a été effacé, non remplacé.
  5. 9641 M durement ravinous.
  6. 9646 M en gariron.