Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/826

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
798
les quatre fils aymon

Puis hurta vers Renaut, que il par ama mont.[1]
Joffroi li escria, par vertu lo semont :[2]
15830« Traiez vos pres de lui, vos estes li secont.
Se tuit hurtent li autre qui vienent et qui vont,[3]
Barbas seroit honis qui ci vient en cest front. »[4]

Li baron sont armés et neis la ragaille,[5]
Toz li oz estormist, cascuns fait devinaille[6]
15835Que Barbas sera pris qui an vain se travaille,[7]
S’[auront] lo roi Thomas qui est à grant viltaille ;[8]
Mais ge cuit bien et croi, ançois que il s’en aille,
Aura paor de mort et de perdre l’antraille.[9]
Paien et Sarrazin ont fait une bataille.[10]
15840Vers les loges chevauchent .ii.c an començaille ;
Uns riches rois les guie, blans fu comme toaille.[11]
Si ot non [Margaris], si tint la tor de Taille ;[12]

  1. 15828 A Vers Renaut est venus qu’il aime par amor. P hurte.
  2. 15829 A Deux vers en un : Joffroiz, ce dit Maugis, traiez vous plus vers nous. P par bon cuer.
  3. 15831 A Si escrient li autre qui. P Se tel ierent li autre qui avienent et vont.
  4. 15832 A panduz et ciz qui o lui sont. P qui vient au premier front.
  5. 15833 A montez, avec eus la racaille. P armé et tote la piétaille.
  6. 15834 A manque. P s’estormist, chascuns.
  7. 15835 A L’amiraz sera pris, por neant. P Que Barbaz sera prins.
  8. 15836 L aurons. A S’arons le roi Thomas qui en la prison baille. P S’aront le roi Thomas qui tot de faim baaille.
  9. 15838 A Mais ains aura paor de perdre la coraille. P Paor ara qu’il ne perde l’antraille.
  10. 15839 A s’en issent por bataille (contre sens). P comme L.
  11. 15841 A manque. P .i. roi ont qui les guie plus blanc d’une.
  12. 15842 L Marrarins. L’on a plus bas Marariz, Magariz. A donne Margaris à la laisse suivante. Ce nom, pris du Roland, a été lu ou entendu Maugis par l’auteur du Renout (v. Matthes, Renout van Montalbaen p. 110), et comme ce personnage est tué dans le combat, il en a conclu la mort de Maugis sous Jérusalem. La première transmission de nos poèmes à l’étranger fut orale. Le fait est prouvé pour l’Italie. De là tout d’abord des altérations et des confusions, surtout chez les peuples, qui n’étaient pas de langue romane. — P Marianz. A manque. Édition populaire : Margaris.