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les quatre fils aymon

Ses hommez en apelle, merveilles lor a dit :
Apercheü se sont, si les alons ferir.
Et chil li respondirent : Nous le ferons issi.
5.Il sonnerent .III. grailez, e les vous estourmi.
Ens ou bois est remez li boins lerrez Maugis,
A tout [mil chevaliers][1], bachelers et meschins.
Renaus s’en est tournés a .II.M. fervestis,
Et passent Balenchon dont parfont sont li fis[2].
10.Devant s’en va Renaus li preus et li hardis
Et deffia Franchois si tost com il les vit.
En l’escu de son col ala feri Henri,
Chil fu quens de Nichole et de tout le païs,
Que l’aubert desmailla et l’escu li rompi.
15.Tant com hante li dure, l’abati mort souvin.
Saint Nichole a juré : Nous vous tenons a bien
Qui dedens nos garennes avez nos connins pris.
Ou est ore Oliviers, que de Diu soit mal mis,
Qui maneche mon pere a pendre et a honnir
20.Trestout pour l’ocoison a dant Rainbaut le Fris[3],
Pour [un cigne maraige] qui sor l’iave [fu] pris.
Je sui pres de combatre que traïson me fist.
Dist Turpin l’archevesque : Vous i avez menti.
De ceste felonnie le veul je escremir.
25.Adonc laisserent [courre][4] les boins chevaus de pris.

Le cycle des Fils Aymon rejoint ici la légende du Chevalier au Cygne. La branche perdue devait être importante, puisqu’il y est fait allusion deux fois assez longuement[5].

  1. Ms. 775 : A tout .X.M. Arsenal : A tout mil chevaliers, bacheliers de grant pris.
  2. V. 9. Arsenal : dont li gué fu petis.
  3. V. 20-21. Arsenal : Par mont povre ocoison, por seulement l’estri
    D’un grant signe maraige qui sor Loire fu pris. — 775, v. 21 : Pour oiseillons sauvages qui sor l’iaue furent pris.
  4. V. 25. 775 contre ; Ars. corre.
  5. Grimoald, second fils de Pepin, et maire du palais pour la Neustrie, avait épousé Theutsinda, fille de Ratbod, chef des Frisons. Il n’en eut pas d’enfants, mais il eut d’une concubine Theudald, à qui Pépin laissa en héritage la mairie du palais, bien qu’il fût en bas âge. Grimoald avait été assassiné en 714, par un Frison, dans l’église de Saint-Lambert à Liège pendant qu’il priait. Breysig, p. 2-5.