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n’amène pas irrévocablement la mort, l’immense réseau veineux qui les entoure pouvant, jusqu’à un certain point, remplir leurs fonctions.

Ainsi le XVIIIe siècle laisse la phlébite plongée dans une obscurité presque complète pour notre médecine ; le XIXe siècle paraît, l’art vétérinaire s’organise, marche, grandit, des sociétés savantes se forment, et c’est dans leur sein que la phlébite devient la source de discussions élevées, philosophiques, d’études sérieuses et approfondies. L’impulsion était donnée, on a suivi cette impulsion, et depuis une trentaine d’années, Delafond, Renault, Bouley jeune, MM. Bouley (H.), Gourdon, Lafosse, Rey, etc, nous ont presque complètement dévoilé une maladie importante parce qu’elle est grave, parce qu’elle est un des points les plus intéressants de la pathologie. Cependant, malgré les recherches dont elle a été l’objet, il est encore plusieurs points obscurs qui demandent à être éclaircis, plusieurs résultats annoncés par les observateurs qui demandent à être vérifiés.


Étiologie. — On a beaucoup écrit sur les causes de la phlébite, on a même trop écrit ; ce point important de l’affection que je traite a été considérablement exagéré. Guidés par une idée complètement fausse, les auteurs se sont laissé entraîner par des hypothèses plus ou moins ingénieuses ; ils ont vu partout des causes parce qu’ils croyaient voir partout des phlébites. Je n’admets point toutes ces causes, je les rejette en partie pour établir en principe, que la phlébite n’est susceptible de se développer que sous l’influence d’actions traumatiques.

Les causes de la phlébite, nous dit Velpeau, se présentent parfois d’une manière bizarre, difficile à apprécier. Il est vrai qu’une saignée pratiquée avec un instrument tranchant