grande conquête sort à peine du néant, que Sasse, Frank, Ribes, etc., se livrent à des expériences remarquables, à des observations minutieuses qui sont de précieux détails, de grandes nouveautés ajoutées à la charpente dressée par l’auteur anglais. Leurs importants travaux provoquent une impulsion irrésistible dans le monde médical, déjà on en tire de grandes conséquences ; déjà Cruveilhier, l’un des soutiens de l’école anatomique, proclame que la phlébite domine toute la pathologie.
Dans une science, comme la médecine, condamnée par la nature même de l’objet dont elle s’occupe à rester éternellement à une distance énorme de la perfection, c’est le sort de toute découverte nouvelle d’exciter dans tous les esprits qui aiment et recherchent la vérité, l’espoir qu’ils sont enfin au moment de la saisir. L’enthousiasme s’est affaibli, l’exagération a disparu pour faire place à une partie de la vérité que je voudrais essayer d’exposer si mes faibles moyens me le permettaient.
À l’exemple de la médecine humaine, sa sœur ainée, la médecine vétérinaire a grandement participé aux recherches minutieuses sur la phlébite, et à ce titre elle a droit à une place dans l’histoire de cette affection. Vers la fin du siècle dernier, l’art vétérinaire, encore peu développé, n’avait rien produit de bien instructif concernant cette maladie ; Solleysel, Garsault, Lafosse père gardaient un silence absolu à son égard. Lafosse fils, que d’excellents travaux ont rendu justement célèbre, paraît avoir eu des connaissances superficielles à l’endroit des phlegmasies veineuses ; mais il ne donne aucun détail, aucune description satisfaisante. Dans son Dictionnaire d’hippiatrique, il se livre à des considérations importantes au sujet de la phlébite des jugulaires et prétend, contre le médecin Vitet, que l’oblitération de ces dernières