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à la surface interne de la veine, ulcérations qui marchent ainsi du dedans au dehors pour arriver jusqu’à l’extérieur. La deuxième, la plus ordinaire, est celle dans laquelle l’ulcération, suivant une marche opposée à la précédente, commence son évolution à la tunique celluleuse pour pénétrer dans le vaisseau.

La première forme est rare, elle n’a jamais été observée ; peut-être ce peu de fréquence est-il dû à ce que l’on n’ouvre pas toujours le système veineux, et qu’on ne se livre à des recherches dans cette direction que lorsqu’il y a perforation ou hémorragie. Dans tous les cas, on devrait constater ces phénomènes lors de l’introduction dans le système veineux d’épingles, d’arêtes de poisson, par exemple ; ces corps étrangers tendent à se faire jour au-dehors, une ulcération progressive leur ouvre une issue. Les abcès perforant les parois vasculaires, les cancers ulcérés et autres affections rongeantes, peuvent amener les mêmes résultats dans les différents points du corps.

Lorsque la veine n’a pas été ouverte, il est impossible de constater sur le vivant l’existence de l’ulcération ; mais si la perforation a eu lieu, deux circonstances peuvent se présenter : ou bien une hémorrhagie se déclare, comme dans le cas de rupture, ou bien des caillots obturateurs s’opposent à l’écoulement du sang. Quand l’hémorragie a lieu, si on ne l’arrête promptement, elle peut entraîner avec elle de grandes conséquences, la mort.


Introduction de l’air dans les veines. — Le premier phénomène de la phlébite, à mon avis, est la formation d’un caillot. Si une cause perturbatrice ne trouble pas le développement de ce coagulum, aucun incident fâcheux ne survient ; mais si le malade se livre à des mouvements inconsi-