dérés, si la suppuration s’effectue, l’air peut s’introduire dans le torrent circulatoire et provoquer des accidents plus ou moins redoutables. Ce phénomène, intéressant à tous les points de vue, peut survenir, soit au début de la phlébite, lorsque le caillot est déplacé par une action traumatique, soit lors du ramollissement de ce même caillot. Depuis longtemps les physiologistes connaissaient les funestes effets de l’introduction de l’air dans les veines, ils n’ignoraient pas que la pénétration spontanée d’une petite quantité de ce fluide dans la jugulaire était mortelle, puisque les vétérinaires se débarrassaient, à l’aide de ce moyen, des chevaux atteints de maladies contagieuses.
Bichat, pour qui ces faits ne devaient pas rester stériles se livra à quelques expériences desquelles il conclut qu’une quantité d’air quelconque introduite dans la circulation veineuse causait la mort par le cerveau et consécutivement par le cœur ; la circulation « ne s’interrompt, disait-il, que parce que l’action cérébrale est préalablement anéantie. » Dupuytren, à qui l’on doit des observations précieuses sur ce sujet, démontra dans une série d’expériences inédites, que si l’injection brusque de l’air dans une veine avait pour conséquence une mort instantanée, l’injection lente et graduée d’une quantité équivalente de ce gaz n’était pas incompatible avec la vie. Barthélemy, médecin-vétérinaire distingué, s’est livré, lui aussi, à des expériences remarquables qui n’ont pas peu contribué à débarrasser ce sujet du voile qui l’entourait, ses observations confirment et complètent l’opinion de Dupuytren.
Lorsque l’air a pénétré dans la circulation, il fait entendre un bruit particulier, toujours constant, exactement identique au bruit de glouglou que produit une bouteille qui se vide, et cette similitude est si frappante, qu’elle s’est présen-