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ici d’une décomposition. Dans certaines circonstances, il est impossible de se méprendre sur la nature du détritus lorsqu’il se présente en masses considérables ; quelquefois, au contraire, il est permis d’hésiter, et l’on pourrait être tenté de croire à la présence du pus si l’on ne connaissait l’histoire du développement.

D’après Virchow, les globules blancs du sang et ceux du pus sont identiques, et toute distinction entre ces deux sortes d’éléments est pour lui impossible. La question, dit-il, sera seulement résolue, quand on saura si ces corpuscules étaient contenus dans le caillot dès le principe, s’ils s’y sont formés postérieurement, ou bien enfin s’ils viennent de l’extérieur. Quand on connaît avec soin l’évolution pathologique, on peut s’assurer que les corpuscules préexistaient, qu’ils ne se sont pas développés après le caillot, qu’ils ne viennent pas du dehors. En examinant un coagulum sanguin récemment formé, on y trouve dans plusieurs points ces corpuscules en grand nombre ; quand la fibrine se décompose, ils deviennent libres sans avoir augmenté en nombre ; le détritus est presque aussi riche en cellules que le pus. Ce phénomène ressemble à celui qui se passe dans l’eau tenant en suspension des parties solides et venant à se geler ; cette glace, soumise à une certaine température, se liquéfie, et à mesure qu’elle se fond les particules deviennent libres. On pourrait objecter de cette manière de voir que les globules rouges ne redeviennent pas libres de la même manière ; ces globules se détruisent très promptement, on les voit pâlir, ils perdent une partie de leur matière colorante et se rapetissent ; des granules foncés apparaissent à leur pourtour. Les globules finissent par disparaître d’ordinaire, si bien qu’à la fin on ne trouve que les granules ; mais dans certains cas, ces globules rouges se conservent dans la masse ramollie.