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Il est vrai qu’ils se détruisent en règle générale, et c’est ce qui caractérise la métamorphose à la suite de laquelle se produit un liquide jaune blanchâtre, ayant l’aspect extérieur du pus.

Robin, notre grand micrographe, combat l’opinion de Virchow relativement à la ressemblance extérieure des globules blancs du sang et ceux du pus ; opposé au professeur allemand, il croit devoir faire une distinction entre les deux ordres de globules : ceux du pus présentant quelquefois, d’après lui, des caractères propres qu’il est impossible de confondre avec ceux des globules du sang. La théorie de Virchow, néanmoins, à part l’identité des globules que je ne puis admettre d’une manière exclusive, cette théorie, dis-je, est trop séduisante pour ne pas me laisser entraîner par elle, pour ne pas m’abriter sous son drapeau innovateur.

Le ramollissement ne débute pas indifféremment par une région quelconque du caillot, il attaque constamment les couches les plus anciennes, la partie centrale. Quand le coagulum présente une certaine dimension, on trouve dans sa partie centrale une cavité creuse qui s’élargit peu à peu, se rapprochant sans cesse de la paroi du vaisseau. Cruveilhier, qui à ce sujet s’est livré à des études particulières, nous dit que la cavité placée au centre est ordinairement close en haut et en bas par une partie récente du coagulum, véritable couvercle séquestrant le pus, et empêchant le détritus de se mélanger avec la circulation sanguine. Le ramollissement s’effectue souvent sans qu’il en résulte pour l’organisme des accidents réellement graves. Mais il est des cas où une partie des masses ramollies pénètre directement dans le sang ; des lésions secondaires en résultent, parce que des fragments de l’extrémité du caillot ramolli sont détachés, emportés par le courant sanguin et poussés dans les vaisseaux éloignés.