Dance a cru devoir l’avancer (Archiv. génér. de médecine, t, xix, — 1829) ; le pus une fois mêlé au sang n’est plus du pus, mais bien un corps irritant. La rapidité de la formation des abcès viscéraux, l’intégrité ordinairement parfaite des parties voisines, ne me paraissent pas des objections péremptoires contre l’inflammation ; quarante-huit heures suffisent quelquefois pour produire le pus dans une veine enflammée, et d’une autre part la circonscription du pus et la multiplicité des foyers, s’expliquent à merveille, par le siège de l’inflammation dans les capillaires. Cette manière d’envisager les abcès métastatiques a eu à soutenir bien des objections ; aujourd’hui elle n’est plus reçue ; la phlébite capillaire a fait son temps, les progrès de la médecine l’ont reléguée dans le domaine des hypothèses.
Parmi les nombreuses théories connues, celle de Virchow me paraît être la plus complète, parce qu’elle répond à toutes les altérations métastatiques des organes parenchymateux. Virchow, en effet, nous montre un caillot dans un ramuscule veineux, ce caillot s’allonge par suite d’accumulations successives de couches sanguines, ou bien il resté stationnaire et s’arrête dans le ramuscule même. Les thrumbus des ramuscules ne se bornent pas à occuper le tronc principal ; ils pénètrent dans ce tronc et s’accumulent couche par couche ; ainsi prolongés, le courant sanguin leur fait subir un brisement, ils sont comme émiettés et causent ensuite l’occlusion secondaire des vaisseaux éloignés. Le sang ne traverse plus le vaisseau primitivement oblitéré, mais continue à couler dans le tronc principal. Les bouchons faisant saillie à diverses hauteurs dans le tronc principal, subissent les frottements et les chocs de l’ondée sanguine ; de petites parcelles se détachent sous cette influence, elles sont emportées par le courant sanguin, et vont s’enfoncer