sente ; il est dans toutes les compagnies, accepte d’elles des salaires et des gratifications ; il est dans toutes les affaires où il y a chance de spéculation.
12° Cartier fuyait avec horreur les intrigants et les spéculateurs véreux ;
Chapleau ne peut se séparer d’eux : Senécal, Danseroau, etc., sont ses inséparables ; ils sont d’autres lui-même.
13° Cartier portait jusqu’à l’excès le culte de l’honneur ;
Chapleau se complait dans une atmosphère saturée d’ignominie.
14° Cartier était franc et sans dol ;
Chapleau est la dissimulation même, en santé comme en maladie.
15° Cartier travaillait sans cesse à l’organisation, au maintien, à l’honneur du parti ;
Chapleau le désorganise, le divise, le ruine et le discredite.
16° Cartier a assuré le triomphe définitif du parti conservateur ;
Chapleau a crée la toute puissance de la clique.
17° Comme un père à la tête de sa famille, Cartier veillait aux intérêts, à l’avancement, au bien de tous ;
Chapleau persécute, ostracise, ruine les principaux membres de son parti ; il leur fait une guerre acharnée et leur ferme systématiquement la porte à toute carrière, à tout succès, à tout avancement social ou politique.
18° Cartier veillait, avec un œil jaloux, à une solide organisation des tribunaux et à une saine administration de la justice ;
Chapleau ne voit, dans le banc judiciaire, que des sièges à donner à ses créatures, que des succursales ouvertes pour les besoins des combinaisons politiquos et des remaniements ministériels.
19° Cartior s’appliquait à donner à tous de l’avancement, soit dans la politique, soit, dans le sorvico civil, soit dans la magistrature, suivant le travail, les connaissances, les goûts, les aptitudes de chacun, de manière à assurer à l’Etat les services les plus aptes et les plus intelligents ;
Chaploau pèse tout au poids du favoritisme et de l’intrigue. Il distribue les emplois, non pour que l’intérêt public y trouve son compte, mais pour donner tous les plus hauts emplois et les plus forts salaires aux heureux objets de ses préférences ou à ceux que son caprice entend favoriser. Par contre, il éloigne systématiquement des principaux emplois les hommes les plus compétents dès qu’ils ne sont pas ses courtisans.
20° Cartier mettait le mérite dans le travail, le savoir, le dévouement au pays et le service de l’intérêt public ; Chapleau met tout le mérite dans la science de l’intrigue, l’adulation et la souplesse de caractère.
21° Cartier prenait ses conseillers parmi ceux que le pays et la constitution lui proposaient, c’est-à-dire parmi les membres des deux chambres ;