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Chapleau les prend presqu’exclusivement dans les rangs de la clique.

22° Les decisions émanant du gouvernement de Cartier, c’était des décisions prises constitutionnellement, sur l’avis de ceux qui ont autorité pour aviser le chef ;

Celles émanant du gouvernement de Chapleau n’ont, presque toujours été que les édits ou les Ukases de la clique. Elles ne passaient dans le conseil exécutif que pour la forme.

23° Cartier élevait ses partisans ;

Chapleau les avilit.

24° Cartier était excessivement avare de patronage vis-à-vis des siens. Il préférait faire lui-même une pension honorable à son frère, avocat, comme lui, plutôt que de lui donner une place dans le service civil ;

Chapleau fait, de tous les membres de sa famille, des pensionnaires de l’État.

25° Cartier, entré riche dans la politique, en est sorti pauvre, après être resté à la tête de son parti et du gouvernement de son pays durant plus d’un quart de siècle ;

Chapleau, entré dans la politique insolvable, n’ayant, suivant son propre témoignage, d’autre capital que celui de ses dettes, n’a pas plus tôt occupé quelques quatre ou cinq ans des positions de ministre de la couronne que déjà, malgré son existence somptueuse, il achète de riches demeures, places des capitaux considérables sur immeubles, bref prend toutes les allures d’un homme parvenu au faite de la fortune.

26° Cartier travaillait pour son pays et son parti ;

Chapleau travaille pour lui et pour M. Senécal, Dansereau et Cie.

Voilà quelle différence existe entre ces deux hommes !




CONCLUSION.


« Delenda est Carthago ! »

Il faut que la clique soit détruite !…

Il est à peine nécessaire de faire remarquer que, dans un écrit de la nature de celui-ci, il y a place pour l’hyperbole, et que l’auteur a plus d’une fois, dû se contenter de la preuve de circonstances, vu l’impossibilité de s’en procurer une positive, se souvenant d’ailleurs que ceux qui font autorité en telles matières donnent quelque fois plus de poids même à la preuve de circonstances qu’aux témoignages directs.