Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/12

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constatent qu’ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour se rendre maîtres de nous, et que si nous venons à décliner nos sentiments à leur égard, ils n’ont rien à se reprocher. En effet, depuis notre naissance jusqu’à l’âge de douze ou quatorze ans, terme d’usage pour la première communion, ils ont eu le temps de s’emparer de notre cœur ! Que les enfants aillent aux écoles ou nom, ils viennent indistinctement à leurs genoux le mardi, le jeudi, le dimanche, et y passent plusieurs heures. Les jours intermédiaires ne sont pas perdus pour les prêtres. Voulant entraver les études qui les contrarient, ils accablent les enfants de si longues leçons de catéchisme, qu’ils ne peuvent les graver dans leur mémoire, même en négligeant toute autre occupation. C’est ainsi qu’ils profitent de l’inexpérience de nos jeunes ans pour nous enchaîner à leur char…

D. À quelle époque sommes-nous obligés de revoir le prêtre ?

R. À l’époque du mariage. Ils ont soin de faire précéder le jour des noces de plusieurs confessions et même de communions, pour juger de l’état religieux de notre cœur, et nous rappeler les principes anti-sociaux dont ils ont abreuvé notre enfance.

D. Quand cessons-nous nos relations avec le prêtre ?

R. À la mort… Il préside à vos dernières volontés, comme il a présidé à votre premier soupir. Au moment de l’agonie, sous prétexte d’extrême-onction, il vient soustraire de votre conscience tout ce qui peut piquer sa curiosité, et il ne vous laissera pas partir que vous ne lui ayez consenti des legs. Avec quelle charité il vous représente de quoi vous serviront tous les biens de ce monde