Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/17

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D. Maintenant que j’ai vu les sacrements, vous plaira-t-il de me parler des péchés capitaux ? Qu’entendre par orgueil ?

R. L’orgueil est l’apanage du prêtre. Sortant du séminaire avec des lambeaux de latin, et se trouvant subitement souverain dans son presbytère, ainsi que dans son église, immeubles dont la société lui abandonne la pleine jouissance, ayant tous les jours une table succulente, si peu en harmonie avec l’ognon cru et le pain d’orge qu’il n’avait pas en tout temps à discrétion chez son père, ne sachant que faire de son casuel, le trimestre lui remettant de grosses sommes qui lui font ouvrir de grands yeux, affranchi de tout impôt et de toute charge envers le gouvernement, pouvant même emprunter sans redouter les saisies, attendu que les lois de France étendent leur sympathie, pour ces messieurs, jusqu’à maintenir insaisissables et leur traitement et leur mobilier, le prêtre ne revient pas de sa surprise et prend une haute opinion de sa maigre personne…

Cependant les prêtres prétendent que nous avons de l’orgueil, quand nous éprouvons de la répugnance à nous plier à toutes leurs velléités ! Mais si l’orgueil consistait à avoir trop bonne idée de soi et à se croire supérieur au reste des hommes, qui aurait à se reprocher plus que les prêtres ! Ils nous regardent comme un troupeau immonde dont ils se nomment les pasteurs… Ils pensent représenter la divinité sur la terre… Les églises sont des monuments élevés en leur honneur, et il ne nous est permis d’y entrer qu’avec la modestie d’un criminel devant ses juges… Ils poussent le délire de l’orgueil jusqu’à se faire encenser… Prêtre vain, reconnais combien tu es