Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/26

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D. Quand devons-nous jeûner ?

R. Les quatre-temps et le carême, non compris les jeûnes ordonnés en confession.

D. Pourriez-vous m’expliquer pourquoi les prêtres ont établi les jours de jeûne et d’abstinence ?

R. Les dimanches arrivant au bout de chaque sixième jour, les prêtres ont cru qu’il était bon de nous priver, deux jours d’avance, de tout mets trop nutritif, et de nous commander des aliments propres à abattre notre chair, dans l’intention d’affaiblir nos puissances intellectuelles, pour que le dimanche ils pussent se livrer à leurs exercices sans s’exposer à notre risée. Persuadés qu’il n’est pas de meilleur parti pour nous mener à une capitulation, ils nous prennent par la faim…

Quant aux fêtes qu’ils ont eu soin de semer avec abondance le long de l’année, comme si les dimanches ne revenaient pas assez vite, les unes de ces fêtes sont plus solennelles que les autres. Celles qui ont le premier rang se font précéder de trois jours d’abstinence et de jeûne pour mieux nous meurtrir, afin que nous ne venions pas à l’église pour nous en moquer.

Enfin, la fête par excellence, la reine des fêtes, c’est la fête de Pâque. Les prêtres n’oublieront rien pour vous porter à la célébrer avec tout le recueillement possible. Mais quelles que soient leurs précautions, comment faire passer sous vos yeux toutes les opérations de la semaine-sainte ?… Ne craignez rien. Vous n’aurez pas envie d’en rire. Quarante jours à l’avance ils vous mettent au pain et à l’eau, vous accablent de jeûnes ; et quand ils ont réduit votre corps au point de pouvoir à peine se tenir sur ses jambes, alors seulement se déroulent les inconcevables cérémonies !