Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

D. Pour annoncer l’heure des exercices, ont-ils besoin de tant sonner les cloches ? De l’aurore à la nuit, impossible de reposer !

R. Avec une centaine de francs qu’ils donnent, non de leur argent, au carillonneur, ils lui font agiter toute l’année cet airain importun, persuadés que le peuple ne peut manquer d’avoir bonne opinion d’eux, les croyant sans cesse à leur ouvrage. D’ailleurs, cette sonnerie continuelle contribue infiniment à conserver les souvenirs d’église ou à tenir la dévotion en haleine, et l’impression que produit sur nos nerfs le bruit assommant de ces cloches mortelles, est voisine de cette stupeur que les prêtres aiment tant à lire en nous.

D. Vous dites que les prêtres ne sont pas fâchés de faire croire par cette éternelle sonnerie combien ils sont opiniâtres à prier. Vous paraîtriez révoquer en doute leur amour pour le service divin ?

R. La semaine entière, le prêtre n’est occupé qu’à s’amuser. Il a table ouverte chez les nobles. On se le dispute… Il n’accorde pas la préférence à celui dont les mets sont moins succulents et les vins moins recherchés. Il visite souvent les familles où commence à grandir quelque jeune beauté. Il fait cas également des maisons où l’on se livre au jeu innocent des cartes et du billard.

D. Eh ! le bréviaire, quand diable le récitent-ils ?

R. Le bréviaire !!! vous n’y songez pas. Est-ce qu’un prêtre parle plus de bréviaire aujourd’hui. Il est mort et enterré, dit la chanson. Le bréviaire… quoi ! des prêtres témoigneraient à Dieu leur reconnaissance pour les faveurs dont la société les accable, sans qu’ils rapportent en retour le moindre avantage à cette société… Eux remercier