Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/35

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gorge déployée. Pourquoi ces vociférations, ces hurlements ? Est-ce que Dieu n’entre pas au fond du cœur pour qu’on soit dans la nécessité de l’appeler par des brouhaha ?

R. Ils usent de ces chants mélodieux pour attirer le peuple à l’église. Les directeurs d’un théâtre ne sont pas plus jaloux de capter la bienveillance du public. Qu’il est curieux de contempler ces chantres s’armant de toute la circonférence de leur bouche pour saisir des notes rebelles. Que de grimaces, que de contorsions dans ce lutrin discordant. L’orgue, le serpent, le violon se joignent à leur voix glapissante… Le charivari est complet !!!

D. Me peindriez-vous l’utilité de ces images dorées, de ces vases d’or et d’argent dont les prêtres ornent les églises ?

R. C’est encore pour en imposer aux assistants. Le malheureux surtout, qui n’a chez lui que des haillons, est tout ébahi à l’aspect de l’intérieur de l’église. Il éprouve une certaine émotion en pénétrant dans une demeure d’objets si rares… Le prêtre profite de cette stupidité pour prendre certaine gravité dans les cérémonies afin de mieux jouer son rôle.

D. Pourquoi les prêtres sont-ils revêtus, dans leurs exercices, d’habits galonnés, couverts de fleurs, et d’une coupure si singulière ?

R. Ils revêtent ces costumes pour indiquer la supériorité de leurs fonctions… et si vous ne gardez pas tout votre sérieux à la vue de ces gens ainsi affublés, si vous ne contenez pas des éclats de rire, des bedeaux, des suisses sont là qui vous mènent à la porte.