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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/100

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les lois, de protéger la vie des innocents et de punir l’audace des coupables. Et comme chacun de ces ministères semble représenter ici-bas la majesté du très Haut, ceux que l’on choisissait pour en faire des Prêtres ou des rois devaient recevoir l’onction de l’huile sainte. Ce fut également la coutume de conférer cette onction aux Prophètes, véritables interprètes et ambassadeurs du Dieu immortel, chargés de nous découvrir les secrets du ciel, et de nous exhorter à la réforme de nos mœurs par des instructions salutaires et par la prédiction de l’avenir.

Or Jésus-Christ notre Sauveur en venant dans le monde a pris tout à la fois ces trois charges, ces trois fonctions de Prophète, de Prêtre et de Roi. Voilà pourquoi Il a reçu le nom de Christ, et l’onction propre à ces trois ministères. Et Il a reçu cette onction non de la main des hommes, mais par la vertu même de son Père céleste, non pas une onction d’huile terrestre, mais d’huile purement spirituelle ; c’est-à-dire que la grâce, les dons et la plénitude du Saint-Esprit se répandirent dans son âme très sainte avec une telle abondance, que jamais aucune autre créature ne sera capable de les recevoir à un si haut degré. C’est ce que le Prophète exprime très bien, lorsque s’adressant au Rédempteur Lui-même, il Lui dit:[1] Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, votre Dieu Vous a donné une onction de joie plus excellente qu’à tous ceux qui la partagent avec Vous. C’est ce que nous montre plus clairement encore Isaïe par ces paroles qu’il fait dire au Sauveur:[2] L’Esprit du Seigneur est sur Moi parce que le Seigneur m’a donné l’onction, et qu’Il m’a envoyé pour L’annoncer à ceux qui sont doux.

Jésus-Christ a donc

  1. Psal. 44, 8.
  2. Isa., 61, 1.