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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/103

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son Fils de toute éternité est incompréhensible et dépasse absolument notre intelligence. Nous devons le croire fermement, l’honorer avec la plus sincère piété, et, frappés d’étonnement devant un tel mystère, nous écrier avec le Prophète:[1] Qui pourra raconter sa génération ? — Ce qu’il faut donc croire, c’est que le Fils est de même nature que le Père, qu’Il possède la même Puissance et la même Sagesse, ainsi que nous le confessons d’une manière plus explicite dans ces paroles du Symbole de Nicée: Et en Jésus-Christ, son Fils unique, né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait.

On a coutume d’employer un certain nombre de comparaisons pour essayer d’expliquer le mode et la nature de cette génération éternelle, la plus juste semble être celle qui se tire de la formation de notre pensée dans notre âme. Aussi Saint Jean donne-t-il au Fils de Dieu le nom de Verbe.[2] De même en effet que notre esprit, en se comprenant et en se contemplant, forme de lui-même une image, que les théologiens appellent Verbe, ainsi nous pouvons dire — autant que les choses divines et les choses humaines peuvent se comparer entre elles — que Dieu, en se connaissant et en se contemplant Lui-même, engendre son Verbe éternel. Au reste il est préférable de s’arrêter simplement à ce que la Foi propose, c’est-à-dire croire et confesser avec sincérité que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme tout ensemble ; que comme Dieu Il est engendré du Père avant tous les siècles, que comme homme Il est né dans le temps de la Vierge Marie sa mère. Toutefois, en admettant

  1. Isa, 53, 8.
  2. Joan,1, 1.