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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/16

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ceux qui sont condamnés aux supplices éternels doivent cet irréparable malheur à l’ignorance des Mystères de la Foi, qu’on doit nécessairement savoir et croire pour être admis au nombre des élus[1].

Les choses étant ainsi, comment s’étonner, Vénérables Frères, si l’on voit régner en ce moment et se développer de jour en jour, non point chez les nations barbares, mais parmi les peuples qui portent le nom de Chrétiens, une telle corruption de mœurs et une telle dépravation des habitudes ? L’Apôtre Paul, écrivant aux Ephésiens, disait : Que la fornication et tout genre dé impureté, ainsi qzte l’avarice, ne soient même pas nommés parmi vous, comme il convient à des Saints, et qiéil n’y ait aussi ni turpitude ni sots discours[2]. Mais à cette sainteté et à cette pudeur qui refrène les passions, il donne pour fondement l’intelligencedes choses divines : Prenez donc garde. Frères, de marcher avec précaution, non comme des insensés, mais comme des sages. Ne devenez pas des imprévoyants, mais des hommes qui comprennent la Volonté de Dieu[3].

Et c’est avec grande raison. Car la volonté de l’homme garde à peine un reste de cet amour de l’honnête et du juste, que Dieu son Créateur avait mis en lui et qui l’entraînait en quelque sorte vers le bien, non pas apparent, mais réel. Dépravée parla corruption du péché originel et ne connaissant plus, pour ainsi dire, Dieu son Créateur, elle dirige toutes ses intentions vers l’amour de la vanité et la recherche du mensonge. Cette volonté égarée et aveuglée par les mauvaises passions a donc besoin d’un guide qui lui montre le chemin, pour la faire rentrer dans les sentiers de la justice qu’elle a eu le tort d’abandonner. Ce guide, nous n’avons pas à le chercher au dehors, il nous est donné par la nature : c’est notre intelligence. S’il lui manque la vraie Lumière, c’est-à-dire la connaissance des choses divines, ce sera l’histoire de l’aveugle conduisant un aveugle : tous deux tombent dans le fossé. Le saint roi David, louant Dieu

  1. Instit., xxvi, 18.
  2. Ephes., v. 3.
  3. Ephes., v, 15.