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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/17

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d’avoir mis la lumière de la Vérité dans l’intelligence humaine, disait : La lumière de votre face, ô Seigneur, est empreinte sur nous[1]. Et l’effet de cette communication de la Lumière, il l’indique en ajoutant : Vous m’avez mis la joie dans mon cœur, — cette joie qui, dilatant notre cœur, nous fait courir dans la voie des divins Préceptes.

Un peu de réflexion éclaircira ce point. La Doctrine chrétienne nous manifeste Dieu et ses infinies perfections bien plus clairement que ne le font les facultés naturelles. Cette Doctrine nous oblige à honorer Dieu par la Foi, qui vient de l’intelligence; par l’Espérance, qui vient de la volonté ; par la Charité, qui vient du cœur, et ainsi elle soumet tout l’homme au souverain Créateur et Maître. De meme, la doctrine de Jésus-Christ est la seule qui nous révèle la véritable et haute dignité de l’homme : car elle nous le présente comme Fils du Père qui est aux cieux, fait à son image et destiné à vivre avec Lui dans l’Eternité bienheureuse. De cette dignité et de sa connaissance, le Christ déduit pour les hommes l’obligation de s’aimer les uns les autres comme des Frères, et de vivre icibas comme il sied à des enfants de lumière, non dans les festins et les orgies, non dans la débauche et l'impudicité, non dans les disputes et les rivalités[2]; Il veut aussi que nous jetions dans le sein de Dieu tous nos soucis, parce qu’Il a soin de nous; Il nous commande de donner aux pauvres, de faire du bien à ceux qui nous haïssent, de préférer les intérêts éternels de l’âme aux biens passagers de ce monde. Et sans toucher à tous les détails, n’est-ce pas l’enseignement du Christ qui, à l’homme aux prétentions orgueilleuses, conseille et prescrit cet abaissement de soi qui conduit à la véritable gloire ? Quiconque s'humiliera... sera le plus grand dans le Royaume des cieux[3]. La même Doctrine nous enseigne la prudence de l’esprit, qui nous met en garde contre la prudence de la chair ; la justice, qui nous fait accorder à chacun son droit ; la force, qui nous dispose à tout souffrir, le cœur haut,

  1. Ps. IV, 7.
  2. Rom., XIII, 13.
  3. Matth., XVIII, 4.