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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/161

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Juge. Jésus-Christ, notre Sauveur, jetant un regard de complaisance sur les bons placés à sa droite, leur dira avec une bonté infinie:[1] Venez, les bénis de mon Père ; possédez le Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. Il est facile de comprendre que l’on ne peut rien entendre de plus agréable que ces paroles, surtout si on les compare à la condamnation des méchants, et si l’on réfléchit en soi-même que cette sentence appelle les Saints et les Justes, des fatigues au repos, d’une vallée de larmes à des joies ineffables, de toutes les misères de la vie à la béatitude éternelle qu’ils auront méritée par l’exercice de la Charité.

Se tournant ensuite vers ceux qui seront à sa gauche, Il laissera éclater contre eux sa Justice en ces termes:[2] Retirez-vous de Moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé au démon et à ses anges. — Ces premiers mots: retirez-vous de Moi, expriment la plus grande peine qui frappera les réprouvés, celle d’être chassés et privés entièrement de la vue de Dieu, sans être consolés par l’espérance de rentrer jamais en possession d’un Bien si parfait. C’est cette peine que les théologiens appellent la peine du dam, parce que les damnés dans l’enfer seront privés pour toujours des splendeurs de la vue de Dieu ? Le mot qui vient ensuite: maudits, augmente encore cruellement leur effroyable malheur. En effet, si, au moment de les chasser de sa Présence, Dieu avait daigné laisser tomber sur eux la moindre bénédiction, ils en auraient éprouvé un grand soulagement. Mais, hélas ! ils n’ont rien de pareil à attendre pour adoucir leur souffrance, et la Justice divine, en les bannissant,

  1. Matth., 25, 34.
  2. Matth., 25, 41.