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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/194

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la Charité, pratiquent la Justice, et sont agréables à Dieu.

Quant aux membres morts, c’est-à-dire les malheureux esclaves du péché et privés de la grâce de Dieu, ils ne perdent pas, malgré tout, l’avantage de faire encore partie du corps de l’Eglise ; mais comme ils sont morts, ils ne reçoivent point les fruits spirituels qui appartiennent aux Chrétiens vraiment justes et pieux. néanmoins, par cela seul qu’ils sont toujours membres de l’Eglise, ils se trouvent aidés, pour recouvrer la Grâce qu’ils ont perdue et la Vie spirituelle, par ceux qui vivent de la vie de l’esprit ; et ils recueillent certains fruits de salut, dont demeurent privés ceux qui sont entièrement retranchés du sein de l’Eglise.

Les biens qui sont ainsi communs à tous, ne sont pas seulement les dons qui nous rendent justes et agréables à Dieu. Ce sont encore les grâces gratuites, comme la science, le don de prophétie, le don des langues et des miracles, et les autres dons de même nature. Ces privilèges qui sont accordés quelquefois même aux méchants, ne se donnent jamais pour un intérêt personnel, mais pour le bien et l’édification de toute l’Eglise. Ainsi le don des guérisons n’est point accordé pour l’avantage de celui qui en jouit, mais au profit des malades qu’il guérit. Enfin tout ce que le vrai Chrétien possède, il doit le regarder comme un bien qui lui est commun avec tous, et toujours il doit être prêt et empressé à venir au secours de l’indigence et de la misère du prochain. Car[1] si celui qui possède, voit son frère dans le besoin, sans le secourir, c’est une preuve manifeste qu’il n’a pas la Charité de Dieu en lui.

  1. 2 Joan., 3, 17.