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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/21

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gile et celle de l’instruction religieuse. Peut-être, en effet, certains Prêtres, désireux de diminuer leur besogne, voudraient se persuader que le Prône peut tenir lieu de catéchèse : il suffit de réfléchir pour voir que c’est une erreur. Le discours qu’on fait sur le saint Evangile s’adresse à des auditeurs qui doivent déjà posséder les éléments de la Foi. On peut appeler cela le pain qu’on distribue aux adultes. Mais l’enseignement catéchétique est ce lait dont l’Apôtre S. Pierre dit que les Fidèles doivent le désirer sans artifice comme des enfants nouveau-nés.

La tâche du Catéchiste consiste à prendre pour sujet une Vérité qui se rapporte à la Foi ou à la morale chrétienne, et à la mettre en lumière sous toutes ses faces. Mais, comme le but de l’enseignement doit être la réforme de la vie, le Catéchiste comparera ce que Dieu commande de faire et ce que les hommes font dans la réalité. Puis, profitant des exemples qu’il aura su tirer à propos soit des saintes Écritures, soit de l’Histoire ecclésiastique ou de la Vie des Saints, il expliquera aux auditeurs et leur montrera, pour ainsi dire du doigt, comment ils ont à régler leur conduite. Il terminera par une exhortation qui puisse leur faire détester et fuir les vices et leur faire suivre le chemin de la vertu.

Nous savons bien que cet enseignement de la Doctrine chrétienne déplaît à beaucoup, sous prétexte qu’il est médiocrement estimé, d’ordinaire, et peu fait pour gagner les faveurs du public. Cette appréciation, à Notre avis, est celle d’hommes qui prennent pour guide la légèreté plutôt que la vérité. Nous ne refusons pas Notre juste approbation aux orateurs sacrés qui, par un zèle sincère pour la gloire de Dieu, s’emploient à venger et à défendre la Foi ou à louer les Saints ; mais leur travail demande un autre travail préalable, celui des Catéchistes : si ce dernier fait défaut, les fondements font défaut, et c’est en vain que travailleront ceux qui bâtissent la demeure. Trop souvent il arrive que des discours très élégants, accueillis par les applaudissements d’un auditoire