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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/214

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La première est l’impassibilité, c’est-à-dire ce don précieux qui les préservera de toute espèce de mal, de douleur, en un mot de toute chose fâcheuse. La rigueur du froid, l’ardeur de la flamme, la violence des eaux, rien ne pourra leur nuire. Le corps est semé corruptible, dit l’Apôtre,[1] il se relèvera incorruptible. Si les théologiens ont employé ce mot d’impassibilité plutôt que celui d’incorruptibilité, c’est qu’ils voulaient n’exprimer par là que ce qui convient aux corps glorieux. Les damnés en effet ne partageront point avec les Saints l’impassibilité. Au contraire leurs corps, malgré leur incorruptibilité pourront souffrir du chaud, du froid, et de mille autres tourments.

La seconde est la clarté qui rendra les corps des Saints aussi brillants que le soleil. Notre-Seigneur l’affirme nettement dans Saint Matthieu:[2] Les justes brilleront comme le soleil dans le Royaume de mon Père. Et pour enlever tout doute sur ce point, il opère devant ses Apôtres le miracle de la transfiguration.[3] Saint Paul, pour exprimer cette qualité, se sert tantôt du mot de clarté, tantôt du mot de gloire.[4] Jésus-Christ, dit-il, reformera notre corps vil et abject, en te rendant semblable à son Corps glorieux. Et dans un autre endroit:[5] le corps est semé dans l’ignominie, il ressuscitera glorieux. Les Israélites, dans le désert,[6] virent une image de cette gloire sur le front de Moise, lorsque sortant de l’entretien qu’il avait eu face à face avec Dieu, il parut devant eux avec un visage

  1. Id. ibid.
  2. Matt., 13, 43.
  3. Matt., 17, 2.
  4. Philipp., 3, 21.
  5. 1 Cor., 15, 43.
  6. Exod., 34, 29.