Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais même à les trouver faciles et agréables, et à servir Dieu avec une obéissance plus prompte et plus joyeuse.

I — QU’EST-CE QUE LA VIE ÉTERNELLE ?

Les paroles qui servent à exprimer dans cet article le bonheur qui nous attend cachent plus d’un mystère. Il faut donc les expliquer avec soin, afin que chacun puisse les comprendre selon la portée de son intelligence.

Les Pasteurs devront donc apprendre aux Fidèles que ces mots, la Vie Eternelle, ne désignent pas tant l’éternité de la vie des Saints — puisque les démons et les méchants vivront éternellement comme les bons — que l’éternité de leur béatitude ; béatitude qui comblera tous leurs désirs. C’est ainsi que les comprenait ce docteur de la Loi qui, dans l’Evangile,[1] demanda à notre Divin Sauveur ce qu’il avait à faire pour posséder la Vie Eternelle. Comme s’il eût dit: que faut-il que je fasse pour parvenir au lieu où l’on jouit d’une parfaite félicité ? C’est dans ce sens que les Saintes Ecritures emploient ces paroles. On peut s’en convaincre par de nombreux exemples.[2]

La raison principale qui a fait donner ce nom de Vie Eternelle au bonheur souverain et parfait, c’est qu’on voulait écarter absolument l’idée que ce bonheur pût consister dans des choses corporelles et caduques, qui ne peuvent être éternelles. Ce mot de béatitude n’exprimait point assez par lui-même ce que nous attendons, d’autant qu’il s’est rencontré des hommes enflés d’une vaine sagesse, qui n’ont pas craint de placer le Souverain Bien dans les choses sensibles. Mais chacun sait qu’elles vieillissent

  1. Luc., 10, 25, 18, 18.
  2. Math., 19, 29 et 25, 46.