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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/219

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et passent ; tandis que le bonheur n’est limité par aucun temps. Au contraire ces choses sensibles sont tellement opposées au bonheur, que plus on se laisse prendre par le goût et l’amour du monde, plus on s’éloigne de la félicité véritable. Aussi est-il écrit:[1] N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, la Charité du Père n’est pas en lui. Et un peu plus loin:[2] Le monde passe et sa concupiscence avec lui.

Voilà ce que les Pasteurs s’efforceront de graver dans le cœur des Fidèles, afin qu’ils n’aient que du mépris pour les choses périssables, et qu’ils soient bien persuadés qu’il n’y a point de vrai bonheur en ce monde, où nous ne sommes que des étrangers, et non de vrais citoyens.[3] Nous pouvons sans doute nous dire heureux dès ce monde, par l’espérance, lorsque, renonçant à l’impiété et aux désirs du siècle, nous vivons ici-bas avec tempérance, justice et piété, attendant la bienheureuse espérance et l’arrivée de la gloire du grand Dieu, et de notre Sauveur Jésus-Christ.[4] Mais un grand nombre d’hommes, qui étaient pleins de sagesse à leurs propres yeux, n’ont pas compris cette Vérité, et ils ont cru qu’il fallait chercher le bonheur sur cette terre. En quoi ils ont été de pauvres insensés qui sont tombés ensuite dans les plus grands malheurs.[5]

Ce mot de Vie Eternelle nous fait comprendre également que le bonheur une fois acquis ne peut plus se perdre, quoi qu’en aient dit plusieurs contre toute vérité. En effet, la vraie félicité renferme tous les biens, sans aucun mélange de mal. Et s’il est vrai qu’elle doit remplir tous les désirs de l’homme, il faut nécessairement qu’elle

  1. 1 Joan., 2, 15.
  2. 1 Joan., 2, 17.
  3. 1 Pet., 2, 11.
  4. Tit., 2, 13.
  5. Rom., 1, 22.