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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/222

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serons comme inondés et enveloppés de toutes parts, et tous nos désirs seront satisfaits.

L’énumération des maux dont nous serons délivrés semble beaucoup plus facile à faire, remarque Saint Augustin[1] que celle des biens et des plaisirs dont nous jouirons. Cependant les Pasteurs devront s’employer à expliquer clairement et brièvement ce qu’ils croiront propre à allumer dans le cœur des Fidèles le désir d’acquérir cette félicité souveraine: Pour cela ils auront à distinguer, avec les meilleurs auteurs ecclésiastiques, deux sortes de biens qui composent la Béatitude éternelle, les uns qui tiennent à la nature même du bonheur, les autres qui n’en sont que des conséquences. D’où le nom de biens essentiels qu’ils donnent aux premiers, afin que leur enseignement soit plus précis, et le nom de biens accidentels qu’ils réservent aux seconds.

La véritable béatitude, celle qu’on peut appeler essentielle consiste dans la vision de Dieu et la connaissance de sa Beauté, principe et source de tout bien et de toute perfection. La Vie Eternelle, dit Notre-Seigneur Jésus-Christ,[2] c’est de vous connaître, vous, le seul Dieu véritable, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ. Paroles que saint Jean semble expliquer quand il dit:[3] Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu ; mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. nous savons que lorsque Jésus-Christ se montrera, nous lui serons semblables, parce que nous Le verrons tel qu’Il est. Il nous fait entendre en effet que la béatitude consiste en deux choses: à voir Dieu tel qu’Il est en Lui-même et dans sa propre nature et à devenir nous-mêmes comme des dieux.

  1. Saint Aug. Serm., 6.
  2. Joan., 17, 3.
  3. 1 Joan., 3, 2.