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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/221

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nom de Vie Eternelle. La vie en effet compte toujours parmi les plus grands biens que notre nature puisse désirer. C’est donc avec raison que l’on a exprimé de préférence le souverain Bonheur par l’idée de la Vie Eternelle. Et lorsque cette vie, qui pourtant est si courte, si calamiteuse, si sujette à tant de misères, qu’elle mériterait plutôt d’être appelée une véritable mort, lorsqu’une pareille vie, disons-nous, ne laisse pas d’être pour nous le bien le plus cher, le plus aimé, le plus agréable, avec quel zèle, avec quelle ardeur ne devons-nous pas nous empresser vers cette Vie Eternelle, qui détruit tous les maux, et nous offre l’abondance parfaite de tous les biens ?

II. — NATURE DU BONHEUR ÉTERNEL

Selon les saints Pères[1] la félicité de la Vie Eternelle, c’est à la fois la délivrance de tous les maux, et la possession de tous les biens.

En ce qui concerne les maux, nos Saints Livres sont clairs et formels. Ainsi il est écrit dans l’Apocalypse:[2] Les Bienheureux n’auront plus ni faim, ni soif ; le soleil, ni aucune chaleur ne les incommodera plus. Et ailleurs:[3] Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux ; il n’y aura plus ni mort, ni deuil ni cris, ni douleur, parce que le premier état sera passé.

En ce qui concerne les biens, leur gloire sera immense, et en même temps ils posséderont tous les genres de joie et de délices. Mais aujourd’hui il est impossible que nous comprenions la grandeur de ces biens ; ils ne peuvent se manifester à notre esprit.

Pour les goûter, il faut que nous soyons entrés dans la joie du Seigneur. Alors nous en

  1. Saint J. Chry. Saint Aug. Saint Ans.
  2. Apoc., 7, 16.
  3. Apoc., 21, 4.