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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/225

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autre, et semble n’être plus que du feu. De même ceux qui ont été introduits dans la gloire du Ciel sont tellement enflammés par l’amour de Dieu que, sans changer de nature, ils diffèrent néanmoins beaucoup plus de ceux qui vivent sur la terre que le fer incandescent ne diffère de celui qui est froid. Pour tout dire en un mot, la félicité souveraine et absolue, que nous appelons essentielle, consiste dans la possession de Dieu. Que peut-il manquer en effet au parfait bonheur de celui qui possède le Dieu de toute Bonté et de toute perfection.

A cette Béatitude essentielle, il se joint encore quelques avantages accessoires, communs à tous les Saints. Avantages qui sont plus à la portée de nos moyens, et qui, par le fait, sont ordinairement plus puissants pour remuer nos cœurs et exciter nos désirs. De ce nombre sont ceux que l’Apôtre avait en vue, quand il écrivait aux Romains :[1] Gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien ! en effet, outre cette gloire qui se confond avec la béatitude essentielle, ou du moins qui en est inséparable, il est une autre espèce de gloire dont jouiront les Saints. C’est celle qui résultera de la connaissance claire et distincte que chacun aura du mérite et de l’élévation des autres.

Ne sera-ce pas aussi un très grand honneur pour les Saints d’être appelés par le Seigneur, non plus ses serviteurs,[2] mais ses amis, ses frères,[3] et les enfants de Dieu ?[4] et dans ces paroles que notre Sauveur adressa aux élus:[5] Venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé, Il y a autant de tendresse et d’amour, elles sont si honorables et si glorieuses

  1. Rom., 2, 10.
  2. Joan., 20, 17.
  3. Joan., 1, 12.
  4. Rom., 8, 15, 16.
  5. Matt., 25, 34.