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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/30

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Pour ne parler que de la France, les Assemblées conciliaires de Melun 1579, de Rouen 1581, de Bordeaux 1582, de Tours, de Reims et d’Aix 1583, de Toulouse 1590, d’Avignon 1594, font des Ordonnances qui ont pour but de le mettre entre toutes les mains.

On le voit, le Catéchisme de Trente pourrait aussi bien s’appeler le Catéchisme de l’Eglise catholique. Son autorité est indiscutable, et personne ne s’étonnera que le Cardinal Valère, Evêque de Vérone et ami de S. Charles Borromée, dans un livre aux Acolytes de son Eglise, en parle en ces termes : « Le Catéchisme du Concile de Trente est véritablement un don que Dieu nous a fait en ce temps, pour rétablir la discipline ancienne de l’Eglise, et pour soutenir la République chrétienne. Cet Ouvrage est si remarquable, si profond et si clair que depuis longtemps il n’en a point paru de semblable au jugement des hommes les plus savants. Ce n'est point un homme qui semble y avoir terni la plume ; c'est l’Eglise même, notre sainte Mère, guidée et inspirée par le Saint-Esprit, qui y parle et qui nous y instruit. Vous qui êtes déià un peu avancés en âge, lisez-le sept fois et plus. Vous en retirerez les fruits les plus admirables. Démosthène, dit-on, pour se rendre éloquent, écrivit huit fois de sa main les harangues de Thucydide, si bien qu’il les savait par cœur : à combien plus juste titre, vous qui devez travailler de toutes vos forces à procurer la gloire de Dieu, votre salut et celui du prochain, ne devez-vous pas lire et copier même plusieurs fois un Livre composé par l’ordre du Concile de Trente, et, pour ainsi dire, sous la dictée du Saint-Esprit ? »

Un tel Catéchisme devait donc avoir — et il eut en effet — le plus grand et le plus légitime succès pendant la seconde moitié du 16e siècle, le 17e tout entier et même une bonne partie du 18e. Mais cette malheureuse époque, si funeste à tant de choses, le fut particulièrement à l’idée religieuse. L’esprit de Voltaire est partout, et il n’est pas étonnant que le Pape Clément XIII, en 1761, presque à la veille de la Révolution française, se plaigne avec amertume qu’on ait